ASPECTS PSYCHOLOGIQUES 

L’évolution de la société dans les dernières décennies, a permis à un grand nombre de femmes de devenir actrice de leur vie. Les cinquantenaires d’aujourd’hui, ont bénéficiées d’avancées scientifiques et sociales qui ont changé leur vie et place dans la société.

La contraception a favorisé la libération sexuelle, entrainant une large transformation des rapports hommes/femmes. Les jeunes femmes ont accédé en nombre aux études supérieures, leur permettant l’entrée dans le monde du travail et de ce fait leur procurant une indépendance financière. Au regard de tous ces changements, les femmes du 21eme siècle ne vivent plus dans la société patriarcale de leurs mères. La législation s’est adaptée, facilitant les procédures de divorce, l’autorité parentale conjointe, l’égalité des droits et salaires. Ces changements fondamentaux modifient sans doute et pour une large part le positionnement des femmes à l’abord de ce cycle de leur vie qu’est la ménopause.

Diversité du vécu féminin 

En considérant que ces changements sociétaux permettent peut-être aux femmes de vivre ce passage de manière différente par rapport à leur mère, la ménopause reste une étape à franchir et chaque femme va la vivre à sa manière, tant sur le plan physiologique que dans sa dimension psychologique.

Tous les évènements qui ont constituées sa vie sont autant de facteurs qui vont influencer de considérablement ce deuil de la fécondité et sa capacité d’appréhender cette nouvelle mesure du tempsla Linéarité. Son enfance, sa puberté, sa santé, ses rapports avec sa mère, ses grossesses, ses accouchements, sa place dans la société, son rapport aux hommes, le vieillissement de ses parents, font partis de ce cycle. Le syndrome du nid vide laissant les deux partenaires en  face à face sans le filtre des enfants, imposant alors au couple, sous le poids des années, de remodeler leur relation, sous peine de la condamner.

C’est dans cet espace encore inconnu que la femme devra laisser germer le doute, les interrogations qui feront peut-être le lit d’une élaboration féconde !

Comme le dit (Annie Anzieu12, 2004) : «  La femme se construit en grande partie autour de sa capacité à concevoir, pour devoir y renoncer. ». Mais la conscience vécu de la perte radicale de la fécondité, entraine parfois une vulnérabilité narcissique, l’identité féminine n’étant plus soutenue par la fonction maternelle. Elle perd effectivement  tout ce qu’elle avait reçu à la puberté et cette rupture physiologique entraine une profonde modification de l’image corporelle. 

Par rapport à leurs mères, les femmes d’aujourd’hui vivent dans un monde ou l’éternelle jeunesse s’est généralisé, la toute-puissance de la maitrise du corps, grâce à la contraception « l’enfant si on veut » et « quand on veut », sont des illusions qui s’écroulent quand frappe la ménopause, leur  rappelant ce processus inexorable qu’est le vieillissement.

La ménopause semble représenter une créance pour toutes les dettes psychologiques contractées antérieurement. Comme si elle faisait revivre les conflits non résolus de toutes les étapes antérieures du développement. Le temps de la Maturescence est annoncé.

Sublimation et créativité

(Simone de Beauvoir13, 1949), pense que le destin féminin dépend beaucoup plus de ses fonctions physiologique que le destin masculin et dans son livre, « Le deuxième sexe » elle écrit :

« les passages d’un stade à un autre sont d’une dangereuse brutalité… : puberté, initiation sexuelle, ménopause.  La femme dépouillée de sa féminité ; c’est encore jeune qu’elle perd l’attrait érotique et la fécondité.  Il lui reste à vivre privée de tout avenir, environ la moitié de sa vie d’adulte » !

En 1948 (Hélène Deutsch14,1949)  porte un regard très pessimiste dans « Psychologie des femmes »,  sur la possibilité de transformer les angoisses de la femme ménopausée lors d’un travail psychothérapeutique ou psychanalytique, car dit-elle :

« on peut offrir peu de chose à la patiente pour remplacer ses satisfactions imaginaires. Il y a une large part de peur réelle derrière son angoisse, car la réalité est devenue réellement pauvre en promesse,  et la résignation sans compensation est souvent la seule solution ».

Les propos de Simone de Beauvoir tout comme ceux d’Hélène Deutsch montrent leur propre ambivalence devant cette période de vie, mais qui semble  interdépendante de l’ambiance sociale du temps.

(Margaret Mead15, 1949) cependant, à la même époque, dresse un tableau plus ouvert de la ménopause, en distinguant plusieurs possibilités, de l’événement terrible et ravageur à l’étape paisiblement acceptée ou heureusement surmontée. L’expérience de l’anthropologue lui a donné un regard plus précis que celui de la philosophe ou de la psychanalyste.

Visiblement Simone de Beauvoir  aura su faire le lit de cette élaboration féconde avec l’écriture puisqu’elle écrit à 54 ans dans « La force des choses » : « A chaque nouveau livre je débute, toute page, toute phrase, exige une invention fraiche. La création est aventure, elle est jeunesse et liberté. »

La langue anglaise au travers de l’expression « Agging process », traduit une notion dynamique du vieillissement. Cette notion dynamique de vieillissement certaines femmes vont l’utiliser à des buts « sublimés » en comblant cette perte de la fécondité par une réalisation intellectuelle ou artistique, son temps n’étant plus assujetti aux contraintes du maternage et à son rôle d’éducatrice. Selon Annie Anzieu, la sublimation permet de réinvestir symboliquement le  « dedans de soi », de se revaloriser de l’irrémédiable « ventre vide » et de « se redécouvrir femme ».

L’hygiène de vie et une ménopause heureuse

L’hygiène de vie permet d’influer l’espérance de vie. Une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge , en partenariat avec le Medical Research Council, a mené une enquête sur 20 244 individus pendant 14 ans de 1993 à 2007 (1 987 sont décédés en cours d’enquête), afin de déterminer l’impact du mode de vie sur l’espérance de vie. 

L’étude conclut que le « mode de vie idéal », c’est-à-dire, l’absence de tabac, de consommation d’alcool égale ou inférieure à un demi verre de vin par jour, la consommation de 5 fruits et légumes par jour, la pratique d’exercice physique une demi-heure par jour, majorent l’espérance de vie de 14 ans. Le cumul des quatre facteurs de risque (tabac, alcool, manque de fruits et légumes et d’exercice physique) multiplie le risque de décès par 4,4 ; trois facteurs par 2,5 ; deux facteurs par +/- 2  et 1 facteur par 1,4.  D’où l’importance à tout âge, et particulièrement à l’âge de la ménopause, si cela n’a pas été entrepris avant, de faire le bilan de notre hygiène de vie et d’y apporter les modifications qui s’imposent.

Exercices physique et courbe pondérale

Les dernières études épidémiologiques démontrent, que la ménopause ou la prise de THS, n’est pas systématiquement responsable de la prise de poids dont les femmes se plaignent. Le poids augment bien avec l’âge, mais il n’accuse aucune variation nette au moment de la ménopause. Il ne fait que poursuivre la courbe ascensionnelle amorcée bien avant l’installation de la ménopause. Il faut plutôt incriminer la sédentarité associée à une prise alimentaire trop riche.

Le surpoids et l’obésité constituent un problème de santé publique, particulièrement quand cette prise de poids se situe au niveau de l’abdomen, car elle augment notablement le risque et la morbidité cardio-vasculaire.

Quand le tour de taille dépasse 102 cm chez l’homme et 88 cm chez la femme, cela expose l’individu au syndrome polymétabolique (SPM) qui concerne déjà près de 50 millions d’américains. Ce syndrome s’accompagne d’une élévation de la pression artérielle, d’une intolérance au glucose ou d’un diabète, d’une dyslipidémie (augmentation des triglycérides et, ou du cholestérol).

Il y a une règle intangible du fonctionnement métabolique de l’organisme : c’est ce que l’on appelle le métabolisme de base :

La masse musculaire détermine le niveau de dépense énergétique de repos. Plus la masse musculaire est élevée, plus la dépense énergétique de repos est élevée. Le vieillissement et le manque d’exercice physique cumulés aux excès alimentaires occasionnent une fonte musculaire de 2 à 3 Kg en 3 à 5 ans qui font ainsi chuter le niveau de dépense énergétique de repos et augmente la masse grasse.

Il est donc impératif d’essayer de maintenir le plus longtemps possible cette masse musculaire afin de préserver notre métabolisme de base et éviter ces kilos indésirables qui se fixent principalement sur l’abdomen. Seule l’activité physique, associée à un bon équilibre alimentaire a un effet favorable et durable sur la courbe pondérale.

L’exercice physique est l’un des fondements de l’équilibre hormonal. Le corps humain est conçu pour le mouvement, tous les systèmes de l’organisme, qu’il s’agisse des organes, des systèmes circulatoires et lymphatique, des muscles, des os, fonctionnent mieux quand le corps est en mouvement. Cela permet de conserver souplesse et tonicité. L’exercice physique accroit la sécrétion d’endorphine, d’où un sentiment de bien-être.

La marche à pied 20 à 30 minutes par jour, participe à la construction de l’os, augmente la masse musculaire, améliore l’équilibre et la coordination. Ce type d’exercice conserve leur souplesse aux articulations et aux muscles qui les entourent leur offrant ainsi un meilleur support. Le mouvement, facilite la circulation sanguine, donc l’élimination des toxines, par le biais de la sueur et du système lymphatique. L’exercice modéré soutient le système immunitaire en augmentant le nombre des globules blancs, aidant ainsi l’organisme à lutter contre les attaques.

Un sport d’endurance, augmente la capacité du corps à oxyder les lipides et à utiliser à des fins énergétiques les lipides stockés dans les tissus adipeux. Améliore aussi le profil cholesterolique. La pratique régulière d’un sport diminue de 34 % le risque de souffrir d’hypertension.

Préserver son équilibre psychique 

Une femme sur 5 contre 1 homme sur 10 consomme des tranquillisants, antidépresseurs ou hypnotiques. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes par la dépression. Les troubles neuropsychiques concernent un tiers des femmes à la ménopause et constituent un motif fréquent de consultations :

  • Etats dépressifs
  • Insomnies
  • Fatigue
  • Nervosité
  • Irritabilité
  • Perte de confiance en soi
  • Anxiété
  • Troubles de la mémoire
  • Difficultés de concentrations

Mais attention la ménopause n’est pas un facteur de dépression vrai, et les troubles ménopausiques, sont sans doute plus accentués chez les femmes dépressives chroniques. Il s’agit en générale d’une récidive dépressive ou d’une accentuation d’un état antérieur. Il y a bien un moment dépressif à la ménopause, comme lors de toutes crises existentielles, où il faut abandonner un statut pour un autre, mais la ménopause n’est pas à elle seule une cause de dépression.

Comme illustré sur le schéma ci-dessous, le stress, aigu ou chronique  a des effets dévastateurs sur notre organisme. Il est fondamental d’éviter les effets cumulatifs des changements physiologiques qu’entraine la ménopause, avec les réactions chimique en cascades que provoque le stress. Apprendre à gérer son stress fait partie de la préservation de son capital santé.

Influence du stress sur le système hormonal

Les répercussions du stress sur notre santé, pourraient entrainer les pathologies suivantes comme bien d’autres encore :

  • Insomnie
  • Migraine
  • Troubles sexuels
  • Hypertension Artérielle
  • Hypercholestérolémie
  • Troubles de la mémoire
  • Vieillissement accéléré
  • Lombalgies
  • Troubles cutanées
  • Ulcère à l’estomac…

Il existe beaucoup de moyens de réduire le stress, à chacune de trouver celui qui lui convient. Néanmoins aucune technique ne sera susceptible de fonctionner, si nous ne respectons pas notre rythme biologique et si nous ne sommes pas en mesure d’éponger les effets négatifs du stress en rompant le cycle des tensions musculaires et émotionnelles.

Les principales techniques sont à la  portée de toutes:

  • La respiration
  • La pensée positive
  • La relaxation
  • La méditation
  • La sophrologie (condensé des 4 techniques précédentes)
  • Le Qi-gong
  • Le Yoga
  • Les massages
  • La réflexologie plantaire
  • L’acuponcture
  • Les psychothérapies corporelles
  • Le rire
  • La spiritualité
  • La pratique du pardon…..

Opter pour une alimentation hypotoxique 

Comme son nom l’indique l’alimentation hypotoxique consiste à réduire les toxiques. Les toxiques les plus connus étant  le café, le thé, les psychotropes, l’alcool, le tabac, ces deux derniers ayant des effets dramatiques et irréversibles sur la santé physique et mentale.

Les bases de l’alimentation hypotoxique :

  • Supprimer les laits animaux
  • Supprimer la charcuterie
  • Tous les sucres raffinés
  • Supprimer les céréales mutées
  • Ne plus cuire les aliments à plus de 110°
  • Ne consommer que des huiles vierges de 1ere pression à froid
  • Consommer de préférence des produits BIO

En substances, les protéines animales (les viandes rouges et poissons) sont à consommer crues ou de préférence peu cuites. Les crudités, les légumes, les légumineuses, les graines germées, les riz, les fruits, les fruits secs, tiennent une place de choix.

Régénérer son foie et ré-harmoniser sa flore intestinale

Le foie joue un rôle essentiel dans l’élimination des déchets. Il filtre 2400 litres de sang par 24 heures, d’où l’importance de faciliter le drainage et de stimuler sa vitalité hépatique, afin de ne pas favoriser les maladies de surcharges.

L’un des signes de l’insuffisance hépatique étant une perte de masse musculaire malgré l’exercice physique et une tendance à l’obésité androïde (variable suivant la génétique).

Les principales plantes du foie sont :

  • Le desmodium (régénérant)
  • Le chardon Marie (régénérant)
  • Le radis noir (drainant)
  • L’artichaut (drainant)
  • Le pissenlit (drainant)

Chaque jour, la flore intestinale est exposée à des facteurs qui peuvent l’affaiblir, comme le stress, une mauvaise alimentation, un empoisonnement alimentaire, des traitements antibiotiques, la pollution, de l’eau contaminée, etc. Afin ré-harmoniser la flore intestinale et protéger ainsi notre système immunitaire, il existe des compléments alimentaire composés d’une association de souches de ferments lactiques : les probiotiques.

LA NATURE AU SERVICE DE LA MENOPAUSE

Je n’aborderai pas l’homéopathie, qui nécessite une anamnèse très ciblée et précise pour définir le protocole à suivre. De plus cette discipline requière un enseignement spécifique réservé aux médecins et qui n’est pas intégré au cursus de naturopathie. Laphytothérapie et l’aromathérapie, sont toutes deux, l’étude de l’utilisation des principes actifs des plantes médicinales en thérapeutiques.

Le docteur Jean Valnet* disait : 

« A l’instar de Monsieur Jourdain, tous les médecins font de la phytothérapie sans le savoir ».

La phytothérapie, utilise différente partie de la plante, y compris la racine, sous des formes variées telle que les teintures mère, les extraits secs, les poudres micronisées, les tisanes…

L’aromathérapie terme crée en 1928 par le pharmacien français R.M. Gattefossé*, est l’utilisation des principes actifs des huiles essentielles des plantes aromatiques. L’aromathérapie est utilisée depuis la nuit des temps par les peuples indigènes de toutes les civilisations du monde tant pour se soigner que pour vénérer les dieux. La civilisation la plus avancée dans l’utilisation des huiles essentielles est l’Egypte à la période faste des pharaons.

La gemmothérapie ou « médecine des bourgeons » est une autre partie de la phytothérapie. Initiée par le médecin Belge Pol Henry* qui posa l’hypothèse que le méristème (groupe de cellules végétales indifférenciées qui ont la capacité de se diviser par mitose) devait contenir toute l’énergie informative du développement des arbres. C’est donc l’utilisation du tissu embryonnaire des végétaux en croissances. Ces tissus constituent un véritable concentré d’informations, ils renferment tout le génie de l’arbre dont est issus le bourgeon. Préparés par macération dans un mélange eau-alcool-glycérine pour obtenir un extrait que l’on appelle : « macérât glycériné ».

La nutrithérapie consiste en l’utilisation de « suppléments alimentaires » qui viennent ajouter des nutriments définis à une alimentation optimale, pour combler des besoins spécifiques et thérapeutiques. Le médecin Jean-Paul Curtay* en donne cette définition :

« C’est une science qui s’emploie à optimiser la santé ainsi que les performances physiques et psychiques, à prolonger la durée de vie, et enfin à prévenir et traiter les maladies. Et ce par le biais de modifications alimentaires et par une supplémentation quotidienne ou circonstancielle en micronutriments (substances orthomoléculaires) pour pallier les limites de l’alimentation.

L’oligothérapie est l’étude de la fonction et de l’utilisation des oligo-éléments ;  Terme créer par Gabriel Bertrand* (1867/1962) qui en donne la définition suivante : « élément trouvé en petite proportion mais de manière constante à l’analyse chimique dans les organismes vivants. » L’oligothérapie élaborée par le Docteur Jacques Ménétrier*(1908/1986) en reprenant les travaux de Gabriel Bertrand consiste donc en une thérapie biologique intégré visant à rétablir, relancer, réguler, des dysfonctionnements métaboliques par le rétablissement de l’équilibre physiologique.